Luc Chatel veut intégrer le numérique dans l’éducation

AFP

Le ministre de l’Éducation, Luc Chatel, a promis d’ici avril un plan pluriannuel “très ambitieux” pour développer le numérique à l’école, sur la base de 70 “mesures concrètes” proposées dans un rapport remis lundi par le député Jean-Michel Fourgous. “Je souhaite que d’ici avril, je puisse présenter un plan numérique très ambitieux, pluriannuel, pour que le numérique soit le quotidien de nos élèves”, a déclaré le ministre, après que le député-maire UMP d’Elancourt (Yvelines), lui eut remis son rapport.Selon le ministre, les principaux axes de ce plan seront l'”équipement” des établissements scolaires aux nouvelles technologies, la “formation des enseignants”, le développement des “ressources” (contenu pédagogique), et la structuration des entreprises du secteur en une “vraie filière”. Des axes qui s’inspirent largement des “12 priorités et 70 mesures concrètes” préconisées par M. Fourgous et que le ministre entend étudier avant de décider de les mettre en oeuvre ou non. D’ici là, il a indiqué qu’il ouvrirait une concertation avec notamment les collectivités locales, qui ont compétence en matière d’équipement notamment.

Rattraper le retard

Luc Chatel entend “utiliser les ressources du grand emprunt” consacrées au numérique et au très haut débit ainsi que des financements “plus innovants” comme des partenariats public-privé. Les propositions de Jean-Michel Fourgous visent à ce que la France “rattrape son retard” par rapport aux autres pays dans le domaine du numérique. Si la France se situe au huitième rang européen en ce qui concerne l’équipement des établissements en technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE), elle ne se classe qu’au vingt-quatrième rang sur 27, pour l’usage qui en est fait, souligne le maire d’Elancourt.

Persuadé que le numérique est un facteur de la lutte contre l’échec scolaire, Jean-Michel Fourgous propose tout d’abord de “connecter en haut débit 100 % des établissements scolaires” d’ici à 2012, puis au très haut débit, et de les équiper de tableaux blancs interactifs. Il suggère ensuite un “plan massif de formation des enseignants et des cadres”, puis de créer un fonds de ressources numériques et de manuels interactifs. Pour cela, il préconise de “baisser la TVA à 5,5 % pour le numérique pédagogique”.

Un milliard d’euros

“Généraliser les équipements pour l’apprentissage des langues et des sciences expérimentales” et “généraliser la baladodiffusion (podcast) et la visioconférence pour la pratique orale des langues” figurent aussi parmi les mesures proposées. Jean-Michel Fourgous appelle encore à “développer les espaces numériques de travail” (espace virtuel partagé entre une communauté), en particulier dans la relation écoles-familles” (cahier de textes, cahier de liaison). Autres propositions: “mettre en place un plan ‘ordinateur personnel’ pour les lycéens avec un prêt à taux zéro”, complété par une aide supplémentaire pour les boursiers, et installer une structure nationale de pilotage.

Coût total: “un milliard d’euros facilement, voire au-delà”, a estimé Jean-Michel Fourgous, qui fait valoir que cette somme sera à répartir entre État et collectivités locales. Dans un communiqué, le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, saluant un “travail de qualité”, a estimé que ce rapport appelait “des mesures d’urgence” de la part du ministère. “La balle est dans le camp du ministre”, a-t-il dit. Le Se-Unsa, soulignant les “inégalités territoriales d’accès” aux TICE, notamment en primaire, a demandé une “politique extrêmement ambitieuse”, craignant une accentuation de la “fracture numérique”.

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