Former des enseignants : « une question de volonté »

L’apprentissage de l’allemand langue régionale en Alsace souffre d’un manque de professeurs, ont déploré hier l’association Culture et bilinguisme d’Alsace et de Moselle et l’association des élus d’Alsace pour la promotion de la langue et de la culture alsacienne.

Une section bilingue a été ouverte au collège de la Largue de Seppois-le-Bas après sept ans de mobilisation des parents d'élèves et élus. (Photo archives DNA)zoom

Une section bilingue a été ouverte au collège de la Largue de Seppois-le-Bas après sept ans de mobilisation des parents d’élèves et élus. (Photo archives DNA)

« La convention 2007-2013 sur l’apprentissage des langues vivantes en Alsace, sur la base de la langue régionale, a prévu le doublement annuel des effectifs bilingues dans chaque département en priorité dans le premier degré. Cela suppose la création de 50 classes bilingues par an et par département. Or le rythme annuel des deux dernières années n’est que de 37 classes par département », déplore François Schaffner, président de l’association Culture et bilinguisme d’Alsace et de Moselle.

La formation d’enseignants bilingues relève de la mauvaise volonté de l’État en Alsace

Et de regretter également que « les engagements écrits du candidat Nicolas Sarkozy en 2007 », sur la mise en œuvre de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires n’aient pas été tenus. Tout du moins en Alsace, car 40 % des élèves du primaire sont en bilingue en Corse, et 50 % dans le Pays Basque.
Les années se suivent et se ressemblent pour l’association Culture et bilinguisme qui réclame vainement l’ouverture d’un Capes-bivalent en Alsace. « Le concours de recrutement spécial de professeurs des écoles (voie langue régionale) qui se déroule à 70 % en français ferme la porte à la plupart des candidats germanophones natifs », estime François Schaffner.
Résultat : « Tous les postes prévus ne sont pas attribués aux candidats à l’enseignement bilingue et sont reportés sur le concours monolingue ». Ainsi en 2010, 15 postes sur 50 ont été transférés en monolingue, indique Odile Uhlrich-Mallet, vice-présidente de l’association des Élus d’Alsace pour la promotion de la langue et de la culture alsacienne.
Pour la session 2011 au concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE) pour les langues régionales, seuls « 25 candidats ont été admis dans l’académie au lieu de 50 », précise Gérard Cronenberger, président de l’association. Conclusion des intervenants : « Le problème du recrutement et de la formation d’enseignants bilingues relève de la mauvaise volonté de l’État en Alsace ».

J.F.C.

L’Alsace accueillera du 4 au 6 novembre à Schweighouse-sur-Moder, les Rencontres interrégionales des langues de France.

Le bilinguisme en chiffres

Le rectorat de Strasbourg a présenté ses prévisions chiffrées de la rentrée 2010 dans l’enseignement bilingue public.
Premier degré : 17 812 élèves
Maternelles : 154 écoles (141 en 2009), 352 classes (319), 9 273 élèves (8 336).
Élémentaires : 142 écoles (131 en 2009), 359 classes (330), 8 539 élèves (7 733).
Second degré : 3 566 élèves
Collèges offrant une filière bilingue (2 659 élèves en 2009-2010) : 25 collèges dans le Bas-Rhin, 22 dans le Haut-Rhin (deux ouvertures à Seppois-le-Bas et Masevaux).
Lycées offrant une filière Abibac (907 élèves en 2009-2010) : Huit lycées dans le Bas-Rhin, cinq dans le Haut-Rhin.

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