Les représentants des parents d’élèves (FCPE et Apepa) ont appelé à une action symbolique, hier matin devant le collège Louis-Arbogast de Mutzig, en empêchant temporairement les élèves d’entrer dans l’établissement. Ils s’opposent à la suppression de deux classes et de deux postes pour la rentrée de septembre prochain.
Les collégiens de Louis-Arbogast à Mutzig, ont bien cru ne pas avoir cours, hier matin. À leur arrivée devant l’établissement, les grilles étaient closes. Et les parents d’élèves montaient la garde. Rassemblée devant le collège depuis 7 h 30, la vingtaine de parents d’élèves a commencé par accrocher des affiches aux grilles. « Non à l’augmentation des effectifs dans les classes », « non à la suppression de deux classes » ou encore « non à la suppression de deux postes ». Jusqu’à 8 h 15, ils ont bloqué l’entrée des collégiens dans l’établissement (*), tout en veillant à leur sécurité.
Reçus au rectorat
Répondant à l’appel de la section locale de la fédération des conseils de parents d’élèves des écoles publiques (FCPE) et de l’association des parents d’élèves de l’enseignement public en Alsace (Apepa), les parents d’élèves tenaient à montrer leur désaccord face à la probable décision du rectorat de supprimer deux classes (une de 4 e et une de 3 e) et deux postes pour la rentrée de septembre prochain. « Le projet d’établissement, signé par le rectorat l’an dernier, ne pourra être mené à bien dans ses conditions », souligne Pascal Muller, président de la section locale de la FCPE. « Si cette décision est définitive, le nombre d’élèves par classe va être accru et les profs passeront plus de temps à gérer des problèmes de discipline qu’à enseigner. Quant aux langues, il est impossible de les enseigner dans des classes surchargées », ajoute Claudine Mahon, tête de liste de l’Apepa.
Et ce que Pascal Muller ne comprend pas, c’est que « le rectorat s’est basé sur des prévisions d’effectif qui ne correspondent pas à celles effectuées par Monique Reeb ».
La principale du collège a en effet estimé que les élèves seraient 672 à faire leur rentrée en septembre alors que l’académie n’en prévoit que 641. « J’ai pris en compte les possibilités de redoublement », a indiqué Monique Reeb. Les représentants des parents d’élèves, qui ont écrit au rectorat, espèrent avoir des explications à ce sujet. « Ils seront reçus au rectorat », confirme Jérôme Chappa, directeur de cabinet du rectorat, joint hier par téléphone. Il assure que ce point « leur sera expliqué. Les effectifs sont calculés en fonction du nombre d’enfants inscrits en CM2 dans les écoles du secteur. Le recteur (Armande Le Pellec Muller) est conscient des difficultés. Elle étudie la situation dans chaque établissement. Pour l’instant, la décision de supprimer des postes et des classes n’est pas encore arrêtée », a précisé Jérôme Chappa, en rappelant que les restrictions budgétaires étaient en vigueur.
Pour continuer de marquer leur désaccord si la situation ne change pas, les représentants de parents d’élèves désavoueront le chef d’établissement lors du conseil d’administration, qui se tiendra ce soir. Lors de ce conseil, Monique Reeb présentera la manière dont elle compte utiliser la dotation horaire globale (à savoir les moyens humains attribués à chaque établissement par l’inspection académique). « Nous voterons contre », prévient Pascal Muller, qui souligne toutefois « le travail méritoire de Monique Reeb et de l’ensemble de l’équipe pédagogique ». Dans ce cas, la répartition serait alors réalisée par le rectorat.
« Cette action est symbolique. Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous participerons à la manifestation prévue à Strasbourg le 19 mars et nous organiserons d’autres actions coup-de-poing en mars », prévient Pascal Muller.
Les représentants des parents d’élèves ont pu compter, hier, sur le soutien des élus, notamment de Maurice Boehler, maire de Still, de Jean-Louis Wietrich, maire de Gresswiller, et de Laurent Furst, maire de Molsheim et conseiller général, tous trois présents devant le collège hier matin. « J’ai l’impression que ce collège est plus durement frappé que les autres », a indiqué Laurent Furst, qui a également envoyé un courrier au rectorat. Une allusion au fait que le collège avait déjà subi une suppression de classe et de trois postes l’an dernier.
Guillemette Jolain