À l’appel du syndicat Snuipp-FSU et avec le soutien des parents d’élèves APEPA, les actions les plus diverses ont été organisées hier dans près de 200 écoles du Haut-Rhin.
La mobilisation des enseignants et des parents d’élèves contre les 108 suppressions de postes dans les écoles primaires du Haut-Rhin a pris, hier, les formes les plus hétéroclites. Si une trentaine d’écoles étaient fermées en raison d’un mouvement de grève suivi par 40 % des enseignants selon le SNUipp, ailleurs des parents ont fait le choix de ne pas envoyer leur enfant à l’école. D’autres ont préféré occuper les lieux pendant que d’autres encore organisaient des opérations escargot ou bien manifestaient dans les rues. Au total, cette opération Écoles mortes, qui s’est terminée par une grande manifestation à Colmar, s’est traduite par des actions dans près de 200 écoles, 300 selon le SNUipp. Petite sélection.
Carnavals protestataires dans le Sundgau
Renouant avec l’esprit contestataire du carnaval, les parents d’élèves du Sundgau ont profité des défilés organisés par les écoles pour faire passer leur message d’opposition aux fermetures de classes et aux suppressions de postes dans les réseaux d’aide aux élèves en difficulté (Rased). À Emlingen où une classe maternelle doit être fermée, des bambins déguisés ont ouvert le cortège. À Seppois-le-Bas, des parents s’étaient costumés en homme ou femme-sandwich.
Occupation d’école à Hagenthal le-Bas…
Quelque 200 parents d’élèves du RPI de Hagenthal ont envahi et occupé hier matin l’école de Hagenthal-le-Bas afin de protester contre l’annonce de la fermeture de la 5 e classe de l’école élémentaire.
À Saverne, les parents de l’école des Sources (maternelle et primaire) se sont réunis pour protester contre la suppression de deux postes d’enseignants avant de distribuer des tracts aux automobilistes.
À Schwenheim, les parents d’élèves se sont mobilisés contre la fermeture d’une classe. Maryse Zimmermann, inspectrice de circonscription, est venue leur apporter des explications sur ce choix dans le contexte particulier de cette école qui va sortir du réseau du Sternenberg en septembre 2013 pour se joindre à Marmoutier.
Enfants à la maison dans le Val d’Argent
Après le blocus de toutes les classes du Val d’Argent par les parents d’élèves lundi, hier, c’était opération « écoles mortes ». À la quasi-unanimité, les parents ont suivi la consigne lancée par l’association des parents d’élèves du Val d’Argent (APEVA) de garder leurs enfants chez eux. Dans l’après-midi, une opération escargot a rassemblé une vingtaine de véhicules qui ont rallié Colmar via l’A35.
Circonscription de Saint-Louis : Rased inquiets
Les psychologues et maîtres des trois Rased de la circonscription de St-Louis ont rencontré les maires de Village-Neuf et de Hésingue. « Nous serons cinq au lieu de onze actuellement. Le futur Rased risque d’être concentré sur Saint-Louis, nous voyons mal comment nous pourrons intervenir dans les petites communes», ont-ils prévenu.
Thur et Doller : avec les maires
Appelés par la FCPE et l’Apepa dans la vallée de la Doller, les parents d’élèves ont mené une opération escargot de Sewen à Masevaux avant de rencontrer les élus et de manifester dans les rues.
Dans le canton de Saint-Amarin, les personnes se sont mobilisées avec le collectif du 14 juin 2011. Un quart des enseignants étaient en grève et un tiers des écoles fermées, selon l’Inspection d’académie. Les maires ont rappelé que « s’attaquer à l’école, c’est s’attaquer au cœur du village ».
Pour un « moratoire » sur les suppressions de postes
Le conseil général du Haut-Rhin avait voté vendredi une demande de moratoire sur les suppressions de postes. Le conseil municipal de Mulhouse s’est également élevé contre les fermetures de classes. Les groupes socialistes et écologiste du conseil municipal de Strasbourg ont adopté une motion dénonçant les « coupes budgétaires » dans l’Éducation nationale. Le Bas-Rhin doit rendre 108 postes d’enseignants du premier degré, dont vingt sur Strasbourg.
Des classes sauvées dans le Haut-Rhin
Le Comité technique spécial départemental (CTSD) du Haut-Rhin, qui avait été annulé le 13 février dernier, s’est de nouveau réuni hier à Colmar. Entre les annulations de fermeture de classe et les ouvertures, huit à dix classes ont été gagnées.
Le Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN), qui s’est également réuni hier au conseil général du Haut-Rhin à Colmar, a voté une motion contre les 108 suppressions de postes.
Dans le Bas-Rhin, le CTSD était également reconvoqué pour débattre de la situation du second degré. Dans le premier degré, trois classes avaient été obtenues la semaine dernière.
DNA du 22/02/2012