Jean-Jacques Weber, conseiller général de la vallée de St-Amarin et grand ordonnateur du mouvement en faveur du bilinguisme dans la vallée ces derniers mois, a annoncé que les trois recours déposés au tribunal pour obtenir la création de sites bilingue au RPI d’Urbès/Mollau/Storckensohn, à Oderen et à Kirchberg dans la vallée voisine, ont été rejetés par le juge unique en charge du dossier.
Nombre d’élèves suffisant
« Notre argument était que le nombre d’enfants était dans les trois cas suffisant par rapport au chiffre retenu dans la convention mise en place avec l’État et l’Éducation nationale. De plus, le souhait exprimé par les parents de voir leurs enfants scolarisés dans un site bilingue n’a pas été respecté. Comment leur reprocher aujourd’hui de ne pas mettre leurs enfants à Saint-Amarin quand on connaît les problèmes de distance et de garde périscolaire… »
Locaux et matériel présents
« Le juge s’est contenté de vérifier que la décision de l’éducation nationale (motivée par le manque de “moyens”) n’était pas entachée d’irrégularité ou d’illégalité », précise J-J Weber, « sans penser aux enfants ni aux problèmes familiaux que cela engendrerait… » et alors que les maires ont fait un courrier au juge pour lui signaler l’incohérence d’une telle décision « quand on sait qu’à Oderen et Kirchberg, les locaux et le matériel sont présents et qu’à Urbès, en plus, une enseignante serait susceptible d’enseigner en allemand car formée pour »…
Manque d’enseignants
L’élu relève là une autre incohérence du système… « On se plaint qu’il n’y a pas assez d’enseignants en langue allemande, alors qu’on constate que le recrutement des maîtres en allemand est pour le moins contrarié… » Et d’évoquer le cas qui lui a été rapporté d’une ancienne élève bilingue, titulaire de l’Abitur. Parallèlement à une licence « Sciences de l’Éducation » et à un master « Enseignement » en France, elle a obtenu le Staatsexamen 2 après un an et demi de pratique dans une école allemande à Binzen et une formation théorique au Seminar de Lörrach, diplômes allemands qui lui permettent d’enseigner la langue allemande en Grund et Realschule. Admissible aux oraux du concours externe de professeurs des écoles voie langue régionale en France, ces dernières épreuves devaient l’amener à enseigner dans une classe bilingue dès la rentrée 2012. « Ce parcours sans faute s’est soldé… par un échec dû à une note éliminatoire de 0/20 lors de l’épreuve d’allemand… attribuée de manière arbitraire suite à des questions relevant de la politique économique et sociale, ainsi que d’éthique religieuse, alors qu’elle était préparée à une discussion tournée vers son futur métier… Et ce cas ne serait pas isolé, affirme J-J Weber. On en a recensé une quinzaine depuis quatre ans… »
Si malgré les ouvertures à Saint-Amarin et Moosch, le conseiller général baisse les bras dans les trois villages restants cette année et renonce à faire appel… il ne s’avoue pas vaincu : « On va m’entendre au comité directeur de l’Éducation nationale et je vais tenter d’inverser la vapeur au département quant à notre contribution financière… Car à quoi a-t-elle servi jusque-là ? Pas à trouver des maîtres, en tout cas ! Enfin, on remettra tout en route pour la rentrée prochaine, pour que tous les parents qui le souhaitent aient la possibilité de choisir un cursus bilingue pour leurs enfants ; et pour consolider la filière et assurer la continuité au collège de Saint-Amarin ».