Recteur : Dialog unter sourds

Au-delà du bilinguisme, le recteur Armande Le Pellec Muller souhaite également développer le multilinguisme en Alsace.  Photo DNA – Jean-Christophe Dorn

Au-delà du bilinguisme, le recteur Armande Le Pellec Muller souhaite également développer le multilinguisme en Alsace. Photo DNA – Jean-Christophe Dorn

Chiffres à l’appui, le recteur Armande Le Pellec Muller a affirmé hier qu’elle n’a cessé d’œuvrer pour le développement de l’enseignement bilingue en Alsace.

Certains projets portent comme un fardeau la marque de leur époque. L’annonce en juin 2011 de la création dans l’académie de Strasbourg d’un enseignement bilingue avec huit heures d’enseignement en allemand était frappée de suspicion. De celle qui entourait tous les projets des réformes Chatel dont l’objectif premier, répétaient les syndicats à l’unisson, était de réduire les effectifs dans l’Éducation nationale.

Ce projet d’enseignement bilingue progressif, « complémentaire du modèle paritaire », ne cesse d’expliquer Armande Le Pellec Muller, avait été approuvé « sous conditions » par les collectivités territoriales, Région et conseils généraux, et a reçu le soutien des syndicats enseignants et des deux grandes associations de parents d’élèves FCPE et PEEP.

« Pas de modèles bilingues concurrentiels »

Les expérimentations de ce nouveau modèle d’apprentissage de l’allemand seront évaluées. « Je m’y suis engagée auprès des collectivités », rappelle Armande Le Pellec Muller avant d’expliquer encore et toujours que ce modèle de huit d’heures d’enseignement en allemand, au lieu des trois heures d’allemand suivies par 75 % des élèves de primaire monolingue, doit amener un plus grand nombre d’enfants au bilinguisme. « Ce modèle démarre en cours préparatoire, là où le modèle paritaire n’est pas installé. Nous ne sommes pas sur des modèles concurrentiels. Le modèle progressif est basé sur une autre démarche pédagogique, il ne s’adresse pas aux mêmes enfants et ne concerne par les mêmes enseignants que le modèle paritaire ».

Mais ce modèle progressif, qualifié par ses opposants de modèle régressif par rapport au modèle paritaire, a été perçu comme une véritable déclaration de guerre contre le bilinguisme et contre l’Alsace par une dizaine d’associations régionales, dont Eltern ou encore l’Apepa et par plusieurs élus rassemblés derrière la bannière de Gérard Cronenberger, maire d’Ingersheim. Ces opposants viennent de lancer une pétition pour demander le départ rapide du recteur (DNA du dimanche 3 février).

Une nouvelle attaque lancée au moment où commencent les discussions sur la future carte scolaire, qui prévoit l’ouverture de plusieurs dizaines de classes bilingues sur le modèle paritaire, mais aussi de deux à trois sites progressifs, « en accord avec les maires », prend soin de préciser Armande le Pellec Muller. Une attaque qui intervient alors que le recteur, nommé en décembre 2010 dans l’académie de Strasbourg, se rapproche lentement mais sûrement de sa fin de service en Alsace. Décidément, il y a un temps pour tout.

DNA du 6/2/2013

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