Suppression de 409 postes d’enseignants à la rentrée 2012

Au nom de la solidarité, mais aussi des chiffres, des pourcentages et autres indicateurs, le recteur de l’académie de Strasbourg a tenté de justifier la suppression de 409 postes d’enseignants à la rentrée 2012.

Comment juger une académie et décider le nombre de postes d’enseignants qui y seront créés ou plutôt supprimés ? Sur les bons résultats de ses élèves aux examens, sur sa capacité d’innovation, d’adaptation au marché du travail ? Détrompez-vous.

409 postes rendus dont 216 dans le premier degré

Dans son dialogue avec l’administration centrale, l’académie de Strasbourg expérimente la contractualisation avec le ministère de l’Éducation nationale (lire ci-contre) et travaille sur un dossier d’auto-évaluation qui doit lui permettre de finaliser son projet académique jusqu’à l’horizon 2015.

À la rentrée 2012, l’académie rendra 409 postes, dont 216 dans le premier degré, car selon les prévisions du rectorat, les effectifs d’élèves diminueront de 0,22 % (-370 enfants), alors qu’ils augmenteront de 0,09 % au niveau national. Dans le second degré, 193 postes seront supprimés alors que les effectifs d’élèves baisseront de 0,93 %, indique le recteur Armande Le Pellec -Muller.

Mais bien d’autres indicateurs ont conduit à la suppression de 409 postes en Alsace. L’académie de Strasbourg est à dominante urbaine (zone rurale 6,8 % en Alsace 18 % au niveau national), et les contraintes sociales (nombre d’allocataires du RSA, taux de chômage) y sont moindres par rapport au reste de la France.

Le nombre d’élèves par professeur ou le nombre d’élèves par classe répondent à cette même logique comptable qui déterminera l’importance des suppressions de postes dans chaque académie.

Mais dans ses choix académiques, le recteur met également en avant une volonté d’équité qui a conduit le rectorat à supprimer 108 postes du premier degré dans le Haut-Rhin et autant dans le Bas-Rhin. Les regroupements pédagogiques ruraux, les petites écoles rurales ayant un maximum de trois classes ne seront « pas fragilisées » et « l’éducation prioritaire sera privilégiée », assure Armande Le Pellec Muller.

En revanche, de nouveaux postes d’enseignants remplaçants seront supprimés, de même que des postes de personnels hors classe, ainsi dans les réseaux d’aide spécialisée aux élèves en difficulté. « Un réseau sera maintenu dans chaque circonscription et dans chaque secteur de l’éducation prioritaire », garantit cependant le recteur.

Les lycées professionnels qui devraient compter 1 259 élèves en moins à la rentrée 2012 seront amputés de 100 postes, sur les 193 postes supprimés dans le second degré. Mais pour Armande Le Pellec-Muller, ce n’est que « la fin d’un bourrelet, la fin d’une période pendant laquelle les lycées professionnels accueillaient en même temps des bac pro deux ans et des bac pro trois ans ». Les lycées d’enseignement général et technologique perdront pour leur part 70 postes, mais les établissements qui cumulent les difficultés sociales et scolaires seront mieux dotés, assure le recteur en alignant de nouveaux chiffres. Tout est dans les chiffres, ou presque…

par J.F.C., publié le 25/01/2012 à 05:00

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