Collecte des déchets spéciaux, équipements de lycées en centrales photovoltaïques, alimentation bio dans les cantines, contrats de performance énergétique, la Région met à profit le plan de relance économique pour donner une tonalité développement durable à ses lycées à l’occasion de cette rentrée.
Président du conseil régional par interim (après le décès d’Adrien Zeller), Bernard Stoessel situe d’entrée de jeu l’effort consenti par la collectivité, lors de la conférence de rentrée tenue hier au lycée Mermoz de Saint-Louis : « Dans le cadre du plan de relance de l’économie alsacienne, nous avons ajouté 18 millions d’euros au budget éducation-formation de la Région, qui s’élève déjà en temps normal à 65 millions ».
« En Alsace, 14 lycées sont engagés dans des contrats de performance énergétique »
Cette enveloppe se compose de 10 millions d’euros pour le plan pluriannuel de maintenance, et de 8 millions pour le plan pluriannuel d’investissements. Un lien unit toutefois ces deux volets : l’accent mis sur le développement durable, avec notamment des travaux à finalité énergétique.
« Nous avons une action forte en matière de performance énergétique, poursuit Bernard Stoessel. En Alsace, 14 lycées sont engagés dans des contrats de performance énergétique, qui seront signés avec un groupement d’entreprises ». L’objectif ? Réduire de 30 % au moins la consommation énergétique de ces établissements à travers des travaux d’isolation, d’installation de chaudières à énergies alternatives, de centrales solaires, etc. « Au-delà de ces 14 lycées, nous avons ouvert la possibilité aux investisseurs privés d’installer des panneaux photovoltaïques sur 100 000 m² de toits des établissements, ajoute François Bouchard, directeur général des services du conseil régional. 10 à 15 000 m² ont déjà été analysés. Et les loyers perçus par les lycées pour la location de ces toits permettra de baisser les charges. »
Autre facette de cette politique « verte » : l’introduction accrue des aliments bio dans les cantines. Au départ, 24 établissements s’étaient portés volontaires pour une expérimentation ; suite à un premier bilan positif, ce sont désormais 42 lycées qui s’engagent dans cette voie. « Il ne s’agit pas de tout le repas, mais de l’introduction progressive d’éléments issus de l’agriculture biologique dans les menus, nuance François Bouchard. Et ceci en privilégiant les producteurs locaux et les cycles courts ».
« Pas question de chercher des aliments bio au Pérou »
En effet, « pas question de chercher des aliments bio au Pérou : nous voulons encourager les producteurs locaux en leur offrant des débouchés sûrs et pérennes », selon Bernard Stoessel. Un accord a été conclu en ce sens entre la Région et l’Opaba (Organisation professionnelle de l’agriculture biologique en Alsace). La primauté aux acteurs locaux (du secteur du bâtiment notamment) est d’ailleurs également la règle pour les travaux engagés dans les lycées dans le cadre du plan de relance.
Toujours au rayon du développement durable, la collecte des déchets spéciaux va être amplifiée. Depuis le lancement de ce type d’opération en 2004, 180 tonnes ont été collectées. Cette année, quatre établissements organiseront une collecte des produits à risque infectieux, et le destockage des sources radioactives mineures sera engagé. « Sur 49 établissements concernés, 140 sources radioactives mineures (et donc sans danger pour les élèves) ont été répertoriées », détaille Bernard Stoessel. Leur récupération et traitement seront mis en place très prochainement.