Organisées dans les lycées par les associations de parents d’élèves de la FCPE, de la PEEP et de l’APEPA — qui joue la carte de la différence —, les bourses aux livres se multiplient ces jours-ci dans les établissements de la région. Reposant sur l’action des bénévoles, ce service aux familles peut prendre diverses formes.
« Du boulot de libraire »
L’APEPA tient à marquer sa différence. « La FCPE et la PEEP font un gros travail lors des bourses aux livres, mais elles font du boulot de libraire. Pour notre part, nous commandons les livres neufs chez des libraires locaux et les parents viennent récupérer les livres en magasin. Les remises que nous obtenons sont entièrement rétrocédées aux familles ».
« Nous avons 20 % de réduction sur tous les livres neufs et toutes les marges que nous faisons vont aux familles », contre-attaque Isabelle Traband, présidente de la FCPE du Bas-Rhin. L’adhésion à une association, et donc le paiement d’une cotisation, est par contre obligatoire pour bénéficier de ces réductions. Une obligation inscrite dans la loi Lang. Cette cotisation s’élève à 15 euros à la FCPE ; elle est de 11,50 euros à la PEEP, somme à laquelle il faut ajouter 4 euros de « service bourse aux livres ».
La cotisation est cependant vite amortie : le budget livres pour un élève entrant en seconde est compris entre 150 et 200 euros, voire plus selon les filières et les options choisies par les lycéens.
Dans un souci d’équité entre les familles
La FCPE et la PEEP ont adopté un mode de fonctionnement assez semblable. Les parents viennent fin juin, début juillet, déposer au lycée leurs anciens livres et commander en neuf ceux qui n’existent pas en occasion. Ils règlent le solde à l’association fin août ou début septembre, lors du retrait de leur commande.
« La totalité des livres est fournie et il n’y a pas de risque de se retrouver avec une mauvaise édition, comme cela peut arriver lorsque les ventes se font de famille à famille », affirme Isabelle Traband avant d’insister sur le souci d’équité de la FCPE. « Nous faisons en sorte que l’ensemble des élèves ait autant de livres neufs que d’occasion, pour que chaque famille ait des dépenses égales ».
Bien qu’étant la première association de parents d’élèves, la FCPE n’organise pas de bourses aux livres dans tous les lycées d’Alsace. « Le fonctionnement de ces bourses repose sur le bénévolat et nous n’allons pas dans les établissements où il n’y a pas de parents bénévoles », indique Isabelle Traband.
Déficit de parents
« Nous avons de plus en plus de mal à trouver des parents pour tenir les permanences des bourses aux livres », poursuit Anne Dehestru, présidente de la PEEP Alsace. « Sauf pour les lycées professionnels de Mulhouse, nous n’organisons pas de bourses si nous n’avons pas des parents qui s’investissent dans la vie du lycée. Nous ne sommes pas là juste pour vendre des bouquins. Avec ce système de bourses, nous souhaitons seulement rendre un service aux parents, nous ne sommes pas des commerçants », insiste Anne Dehestru.
Les réductions obtenues par la PEEP sur les livres neufs vont jusqu’à 15, voire 20 %. « Les associations locales de parents d’élèves prennent une petite marge sur les ventes, ce qui leur permet de fonctionner. Mais certaines associations ne prennent rien, nous les laissons gérer. Il existe tous les cas de figure dans l’organisation des bourses aux livres, notamment dans les établissements où il n’y a pas de bénévoles. Les ventes de famille à famille peuvent représenter une solution ».
Au lycée Kléber de Strasbourg, les trois associations de parents d’élèves FCPE, PEEP et UNAAPE travaillent en partenariat depuis des années. « L’organisation est intrinsèque à l’établissement », indique Isabelle Traband. « Cela fonctionne et convient parfaitement aux parents ». Les associations ne demandent pas mieux.