A l’occasion de la remise officielle du rapport sur la refondation de l’école, le chef de l’Etat a précisé sa « feuille de route » pour l’école. Il veut moins de redoublements et des devoirs faits à l’école. Et s’est dit favorable « au retour à une semaine de neuf demi-journées ».
François Hollande a présenté ce mardi matin, dans un discours à la Sorbonne, les grands axes de la politique de l’éducation, priorité de son quinquennat, à l’occasion de la remise officielle du rapport sur la refondation de l’école. Le chef de l’Etat a confirmé qu’une loi de programmation et d’orientation sera présentée en Conseil des ministres avant la fin de l’année. Tour d’horizon de ses principales déclarations :
Formation des enseignants
« La formation des professeurs sera rétablie. Il ne s’agira pas de revenir aux écoles normales, pas davantage aux IUFM. Nous allons faire du neuf : avec des écoles supérieures du professorat et de l’éducation autour de l’idée de la professionnalisation ». Elles ouvriront « à la rentrée 2013 ».
Ecole maternelle
La scolarisation des enfants de moins de trois ans serait relancée « dès la rentrée 2013 dans les zones en difficulté ». « C’est dans ce très jeune âge que se nouent souvent des inégalités qui marquent avec une fatalité terrible » ceux qui n’auront pas acquis des savoirs essentiels.
Ecole primaire
« Elle doit bénéficier d’une pédagogie nouvelle et de la mise en place du principe du « plus de maîtres que de classes ». Cet apport d’enseignants dans les établissements qui en ont le plus besoin facilitera le développement du travail en commun, introduira de nouvelles méthodes d’accompagnement des élèves et préviendra les premiers retards ».
« Les redoublements, qui ne sont pas toujours utiles, doivent être limités ».
« L’objet de la notation est d’indiquer un niveau plus que de sanctionner »
« Les devoirs doivent pouvoir être faits dans l’établissement plutôt qu’à la maison pour accompagner les enfants et rétablir l’égalité. »
Rythmes scolaires
François Hollande a déploré des journées actuellement surchargées pour les élèves dont les résultats baissent dans les classements internationaux.« Je suis favorable au retour à une semaine de neuf demi-journées ». « La réforme des rythmes n’est pas, la clef de tout : mais elle est l’un des leviers de la réussite. Ce projet exige que les élèves ne soient pas livrés à eux-mêmes à partir du milieu de l’après-midi et que les inégalités d’accès aux activités éducatives, culturelles ou sportives ne s’en trouvent pas creusées. Des solutions existent : l’accompagnement périscolaire, la pratique culturelle et sportive, l’aide aux devoirs. Cette réforme de la semaine de 4 jours et demi doit pouvoir être engagée dès la rentrée 2013.
L’e-education
« Sans céder à l’illusion du tout numérique, il est certain que cette nouvelle donne modifie le rôle de l’enseignant, transforme les savoirs et affecte les pédagogies. Elle nous oblige à adapter nos façons de faire. Mais c’est aussi un levier formidable de changement, d’ouverture vers de nouvelles pratiques. L’école doit relever ce défi. Cela suppose de former les enseignants et de mettre à disposition non seulement les matériels mais aussi les ressources et les réseaux. Je demande au gouvernement de prendre rapidement des initiatives pour donner à ce que l’on appelle l’e-education la dimension qui doit être la sienne. Je lui donnerai les moyens de se déployer et de réussir. La France ne peut manquer ce rendez-vous. »
Education culturelle
« L’éveil artistique valorise les enseignements traditionnels. C’est un enjeu d’épanouissement, de confiance et de fierté. L’objectif est donc pour la fin de la mandature de généraliser les programmes d’éducation culturelle de la maternelle à la terminale. »
Enseigner la morale laïque
« J’ai donné mon plein accord au projet d’enseigner la morale laïque. Ce n’est pas vouloir enrégimenter, imposer des dogmes, une orthodoxie, où je ne sais quelle raison d’Etat ». « Parce que la morale laïque, c’est permettre à chacun de construire sa liberté dans le respect de celle de tous les autres. Nous mesurons bien, face aux dérives que nous connaissons, à quel point il nous faut être intransigeants et déterminés sur nos valeurs. Et tout commence par l’école ». Selon François Hollande, « la France s’inquiète aussi pour sa cohésion nationale, les conditions de la vie en commun, pour le lien civique. Chacun mesure les dangers du défaut d’intégration, du déclassement, des ruptures de toutes sortes, qui peuvent déboucher sur des violences ».
« Les Français attendent beaucoup de l’éducation nationale » et « à chaque fois que cette éducation nationale connaît un échec, subit une agression, peine à atteindre ses objectifs, c’est tout le pacte républicain qui est mis à mal », a fait valoir François Hollande.
Par Les Echos | 09/10 | 12:24 | mis à jour à 12:52