Les ministres de l’Éducation nationale se suivent et n’en finissent plus de vouloir réformer le brevet. Interrogé hier en commission des finances de l’Assemblée nationale, le ministre Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’il allait travailler dès cette année sur un nouveau brevet qui verra le jour dès 2021, et dans lequel les «enjeux civiques» seront prépondérants. Ce sera donc la troisième fois en cinq ans que le brevet sera retoqué, après une formule mise en place sous le quinquennat de François Hollande en 2016 qui renforçait la place du contrôle continu, et un arrêté en 2017 qui revenait sur cette formule pour, à l’inverse, donner plus d’importance à l’examen final.
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Alors qu’il avait annoncé en novembre dernier une modification des conditions d’obtention de l’examen national du brevet, avec notamment cinq épreuves écrites au lieu de trois, voilà que cette version qui n’a connu qu’une édition va être à nouveau corrigée. En effet durant les deux heures qu’il a passées à répondre aux députés de la commission des finances, Jean-Michel Blanquer a précisé qu’il voulait modifier cet examen de fin de parcours au collège en «favorisant l’engagement des élèves pour des causes altruistes» comme le rapporte le Café pédagogique. Il a également expliqué que la version actuelle était «un peu lourde» et qu’elle méritait une «évolution pour juin 2021 qui prendra en compte les enjeux civiques». .Jean-Michel Blanquer a précisé hier qu’il allait entamer des discussions tout au long de l’année 2019-2020» sur le sujet avant d’en préciser les détours.
Les notes sont largement gonflées par le contrôle continu
En 2018 d’après une note d’information du ministère de l’Éducation nationale, 87,2% des candidats au brevet avaient décroché le brevet. Toutefois, quelque soir le résultat, il ne sert pas à grand-chose. Il ne compte pas pour le passage en seconde, ni même pour entrer en CAP. Et seules les notes du contrôle continu comptent pour l’affectation dans un lycée, lors de la procédure Affelnet.
Enfin, les notes sont largement gonflées par le contrôle continu. Si on ne tenait compte que des épreuves terminales (français, maths, histoire-géo-EMC, sciences), les élèves de 3 ème peineraient à l’avoir. Ainsi, une enquête du Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire), montre que moins de la moitié des candidats d’Ile-de-France auraient leur brevet (42,8 %), si on ne tenait compte que des épreuves écrites.
Dans les zones le plus en difficultés des Yvelines, le taux de réussite aux écrits n’était que de 16,4 % en 2017.
Le contrôle continu n’est même pas le reflet des notes obtenues durant l’année scolaire, mais une évaluation effectuée par les propres enseignants des élèves, selon le niveau de «maîtrise du socle commun».