Un ekiden à grande échelle traversant la région du sud au nord? C’est ce que proposent les organisateurs de la Sprochrenner pour le week-end de la Pentecôte. Il s’agira de courir de Bâle à Wissembourg pour la promotion de la culture régionale alsacienne. « On s’est aperçu qu’il y avait un malaise en Alsace par rapport à l’identité culturelle alsacienne, alors on s’est dit qu’on devrait faire la même chose que les Bretons ici », explique Patrick Puppinck, président de l’association organisatrice fondée en 2018. La course est inspirée de la Korrika basque (2 575 km en 11 jours et 10 nuits) qui totalise 22 éditions, et de l’Ar Redadeg bretonne qui se court tous les deux ans depuis 2008 (1800 km en 9 jours).
Les 375 kilomètres du parcours séparant la ville suisse de la commune du nord de l’Alsace devront être avalés entre le samedi 10h30 et le lundi 17h. Et traverser près de 110 communes. Après le départ au Sankt Johanns Park, la course ira en Allemagne, à Weil am Rhein avant de rejoindre Huningue puis Saint-Louis. Arrivant à Mulhouse par Zimmersheim et Riedisheim, le tracé prend la direction de Rouffach, en passant par le bassin potassique et l’Ecomusée, avant de passer par Colmar, Riquewihr et Sélestat. Ensuite, direction le Piémont (Barr, Obernai, Molsheim) puis Strasbourg. Au nord, la Sprochrenner passera notamment par Hoerdt, Haguenau, Gundershoffen et Preuschdorf avant d’arriver à Wissembourg.
« L’objectif de cette course est de promouvoir auprès du plus grand nombre la langue et la culture régionale en Alsace. On peut courir en famille, entre amis ou avec des collègues sur la distance de son choix et profiter des animations et festivités organisées dans les communes traversées. Le passage de main en main du bâton-témoin à chaque kilomètre, symbolise le partage et la transmission intergénérationnelle du patrimoine culturel et linguistique de l’Alsace, sur toute l’étendue de son territoire », souligne l’équipe organisatrice qui s’est répartie les dix tronçons d’une trentaine de kilomètres. «Hormis les porteurs du témoin, la course est gratuite, libre et ouverte à tous. On peut y courir en famille, entre amis ou collègues, suivre la course à pied ou en rollers, en trottinettes ou à vélo. On peut s’arrêter où l’on veut et profiter des initiatives et festivités locales organisées pour cette occasion dans les communes autour des objectifs de la course, selon le lieu et l’heure du passage de la course », précise Patrick Puppinck. (…). Les fonds recueillis par cette version alsacienne de l’Ar Redadeg, prévue elle aussi tous les deux ans, sont destinés à financer des projets favorisant l’immersion linguistique en allemand et en dialecte et à soutenir des projets participant au développement de la langue régionale.