Une décision du Conseil constitutionnel permet désormais au gouvernement de décider par décret du calendrier.
Pourtant, en 2017, lors de son arrivée Rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer avait promis une « grande concertation » sur les temps scolaires de l’enfant. Dès le 22 juillet 2017, le ministre assurait qu’« on doit se poser la question des vacances d’été ou des vacances intermédiaires. C’est un sujet plus important que celui des rythmes hebdomadaires ». Et d’insister un an plus tard : « On va devoir poser tranquillement mais sûrement la question des vacances scolaires. »
Raccourcir les vacances scolaires, et surtout celles d’été jugées parfois trop longues, un leitmotiv cher aux ministres de l’éducation successifs. C’est Vincent Peillon qui, en 2013, avait tenté de lever le « tabou » des vacances d’été, à l’horizon 2015. « Nous devons être capables d’avoir un zonage l’été, deux zones, et nous devons être capables d’avoir six semaines, c’est suffisant », avait déclaré l’ancien ministre de l’éducation sur BFM-TV, sans fixer de calendrier précis de mise en œuvre d’une telle réforme.
La France, grande privilégiée des congés d’été ? En réalité, avec pratiquement neuf semaines de vacances, elle ne se situe que dans la moyenne européenne. Pour dix pays, la longueur des fameuses « grandes vacances » peut aller jusqu’à douze ou treize semaines contre six semaines dans cinq autres.
En 1996, 55 % des Français trouvaient d’ailleurs la durée des vacances d’été « juste bien », selon un sondage Ipsos. Pourtant, au fil des années, la courbe semble s’inverser. Jean Zay, ministre de l’éducation nationale en 1936, prodiguait ce conseil, qui semble aujourd’hui obsolète : « Il faut que les vacances des enfants et les congés des parents soient mis en harmonie. »
Selon un sondage IFOP, en 2013, sur la potentielle modification de la durée des vacances d’été passant de huit à six semaines, 53 % des Français se déclaraient favorables à cette modification tandis qu’en 2018, 62 % le sont. D’après le sociologue Laurent Fragerman, les raisons de cette augmentation sont diverses : « Elles peuvent être financières car on prend généralement moins de vacances longues. On observe des transformations sociales qui vont contre des vacances “concentrées” sur le temps. »